Jusqu’à l’année dernière, j’utilisais essentiellement les transports en commun (TEC) pour me déplacer. J’ai la chance de vivre dans une ville bien desservie, et le bus s’arrête à 100m de chez moi. Et puis, je suis passé au vélo. Au début, je me suis dit que je ne l’utiliserai que de temps en temps, sur des petits trajets, pour gagner un peu de temps. Depuis, j’ai complètement délaissé bus et tramway, pour ne me déplacer que sur ma fidèle bicyclette.

C’est un choix que je n’ai jamais regretté. J’en suis complètement accro, et je serai bien incapable de m’en séparer. La vie sans bicyclette ? Impossible !

Entendons nous bien. Je parle de vélo de ville. Le vélo qu’on prend pour aller au boulot et faire ses courses. Bien des gens n’envisagent pas le vélo autrement que pour des courses cyclistes, pour faire du VTT ou des balades le dimanche. Et pourtant, le vélo est bien un mode de transport, qu’on peut utiliser au jour le jour en remplacement de sa voiture.

Pourquoi passer au vélo ?

Le vélo est source de bien des avantages, comparé aux autres moyens de transport (à pied, voiture, transports en communs)

  • Le vélo est rapide : contrairement à une idée reçue, le vélo est un moyen de transport extrèmement rapide. En fait, c’est même le plus rapide sur des trajets compris entre 300m et 6km, devant la voiture ou les TEC. Et oui ! En vélo, on se faufile partout, on évite les bouchons, et on ne passe pas trois heures à trouver une place de parking.

    Maintenant, question : quand vous prenez votre voiture, combien de vos trajets dépassent 6km ?

  • Le vélo est bon pour le porte monnaie : Saviez vous que l’automobile est actuellement le deuxième poste de dépense des ménages, derrière le logement ? Avec des budgets qui atteignent plusieurs centaines d’euros par mois1, la voiture coûte cher. Le hors-série de l’argus de l’automobile a calculé que le prix de revient kilométrique (le prix que vous coûte votre voiture pour chaque kilomètre parcouru) était au minimum, pour une petite voiture, de 0.20€. Ce qui nous fait un café au comptoir tous les 6km. Mais ce coùt peut facilement atteindre quelques €uros.

    À côté de ça, un vélo ne coûte quasiment rien, pour peu que vous investissiez dans du bon matériel, et sera trés vite rentabilisé.

    Alors, ça ne vous dirait pas d’économiser 500€ par mois ?

  • Le vélo est bon pour la santé : Vous n’avez pas le temps de faire du footing ? Pas grave ! Se déplacer en vélo, c’est s’assurer une santé de fer. Le vélo réduit les risque de maladies cardio-vasculaires et de diabète, d’obésité et d’hypertension, et augmente l’espérance de vie.

    « Oui, mais les cyclistes respirent des gaz d’échappements » -me direz vous. Faux ! Sachez que l’air de l’habitacle des voitures est bien plus pollué que l’air sur le bord des routes. Alors ? Marre de respirer du gaz ?

  • Le vélo ne prend pas de place : En bas de chez moi, il y a … un parking. Qui n’est rempli que la nuit. Et un peu plus loin, il y a… un autre parking, qui lui, est vide 99% du temps. Et au dessus de chez moi, il y a … devinez quoi ? Encore un parking. Maintenant, imaginez la scène : à la place de ces horribles, stériles et inutiles étendues de béton, un espace vert. Avec une balançoire pour les mômes, des bancs pour se retrouver, se rencontrer, discuter, partager, échanger, pic-niquer (!). Un vrai rêve, un peu utopique j’en conviens. Parce qu’une bagnole, c’est généralement à l’arrêt, et ça prend de la place pour rien. Et on peut rajouter les autoroutes, les rocades, etc.

    Ah ! Oui ! Avez vous entendu parler de l »étalement urbain » ? La ville s’étale littéralement, et il faut aller de plus en plus loin pour acheter son pain. Mais c’est pas grave, on n’a qu’à prendre la voiture.

    Tandis qu’un vélo, ça ne prend pas de place sur la route, ça ne créé pas d’embouteillages, et ça ne prend pas de place au garage. Après tout, si je ne m’abuses, c’est bien le slogan publicitaire d’une certaine voiture qui disait : « et si le vrai luxe, c’était l’espace ? ». Des espaces, oui, mais des espaces verts :)

  • Le vélo est écolo : S’il y en a qui sont un peu concernés par l’avenir de leurs enfants, ceci devrait les intéresser. Une voiture, ça pue et ça pollue. Je m’adresse à tous les naïfs : mettez vous bien dans le crâne que la voiture verte, ça n’existe pas ! Et puis, il n’y a pas que les gaz à effet de serre, il y a aussi les microparticules, etc.

    Un vélo rejette combien de CO2 au km ? 0 ! Pour un air pur, passez donc au vélo !

Bon, je pourrai sans doute écrire un roman là dessus, mais je vais m’arrêter là. J’espère vous avoir convaincu des avantages du vélo. Envie de vous convertir ? Suivez le guide !

Comment passer au vélo

Ça-y-est, vous avez décidé de franchir le pas ? Vous voulez passer au tout vélo ? Trés bien ! Félicitations, vous ne le regretterez pas.

Toutefois, je vous recommande d’aller à votre rythme. Si vous tâchez de passer au tout vélo d’un coup, alors que vous n’avez pas fait de sport pendant 10 ans, et que vous n’êtes pas prêt, pas équipé, mal conseillé, vous allez rapidement être dégoûté. Mieux vaut commencer en douceur à mon avis.

Si vous avez des doutes, prenez le vélo une fois par semaine, pour aller au travail. Puis deux fois. Allez-y progressivement, vous verrez, vous y prendrez goût. Enfin, c’est à vous de voir comment vous voulez procéder.

Passer au vélo, c’est véritablement un autre mode de vie. Ne perdez pas de vue qu’il vous faudra sûrement un petit temps d’adaptation, alors ne vous découragez pas à la prmière côte. Pour partir sur de bonnes bases, voici quelques conseils tirés de mon expérience personnelle :

  • Investissez dans un vélo de bonne qualité : Par pitié, n’achetez pas votre vélo dans une grande surface ou chez décathlon. Au bout de quelques semaines d’utilisations, il commencera à se dérégler, s’user, se gripper. En plus, certaines pièces ne seront pas standards, voir non démontables non démontables, et ce que vous avez économisé sur la qualité, vous le perdrez dix fois en réparations. Sans compter le confort d’utilisation médiocre.

    N’hésitez pas à prendre de la qualité. Un vélo, c’est un investissement. Chez un bon vélociste, on vous fera une première révision gratuite au bout du premier mois, et vous serez tranquille un bon bout de temps. Et puis, il faut relativiser. Un vélo neuf haut de gamme vaut souvent moins cher qu’une voiture d’occasion. En deux mois, votre achat sera rentabilisé.

    Faites également attention aux vélos d’occasion, notamment sur les marchés aux puces. Ne vous faites pas refourguer un vélo volé…

  • Choisissez un vélo à votre usage : Combien de kilomètres par jour roulerez vous ? Ferez vous vos courses avec ? Avez vous des enfants ? Bref ! Demandez bien conseil à votre vélociste, car il ne vous recommendera pas le même vélo selon l’usage.

    Je vois beaucoup de gens qui ressortent leur vieux VTT pour se déplacer en ville. Mais pour la ville, rien ne vaut un bon… vélo de ville, avec éclairage, et porte bagage. Là encore, réfléchissez bien, c’est un investissement, et quand vous pédalerez, la différence se fera sentir.

    Pour un vélo de ville, pensez que l’éclairage est indispensable. Avec une dynamo dans le moyeu (c’est à dire directement intégrée dans la roue), vous gagnerez en confort.

  • Pensez aux accessoires : À côté du vélo, il y a les accessoires indispensables. Je pense notamment aux sacoches. Parce que vous savez, le vélo, on y prend goût. Au début, on s’en sert pour aller au boulot, et puis, on finit par faire ses courses avec. De bonnes sacoches vous aideront à transporter de lourdes charges, au lieu de vous trimbaler un immense sac à dos.

    Ensuite, on trouve des charettes qui se rattachent au vélo pour transporter des trucs vraiment volumineux. Mais ça, vous pourrez toujours voir plus tard.

    Et puis, il y a l’antivol, indispensable contre le vol. Nous en reparlerons plus loin.

  • Ne faites pas le radin sur la sécurité : Même si votre vélo dispose d’un bon éclairage, on n’est jamais trop visible. Un gilet réfléchissant ne coûte pas cher, et peut sauver une vie. À défaut, quelques bandes lumineuses sont un strict minimum.

    Et le casque. Hum… Sur le port du casque, tout le monde n’est pas d’accord, car il aurait des effets secondaires néfastes. Par exemple, les automobilistes feraient moins attention aux cyclistes qui portent un casque… À vous de voir.

    Vous pouvez également attacher à votre vélo un écarteur de danger. C’est un simple bout de plastique qui dépasse, et qui décourage les voitures de vous doubler de trop près.

  • Et l’entretien :
    Cycling through the rain
    Creative Commons License Crédit photo : PhotoA.nl

    Un vélo reste une machine mécanique, qui réclame de l’entretien. Vous pouvez l’emmener chez le réparateur chaque fois que vous crevez un pneu, mais vous allez douiller.

    En bricolant un peu, vous économiserez beaucoup de temps et d’argent. Et puis, même si les vélos ont beaucoup évolués, ça ne sont quand même pas des boeings.

    Le minimum, c’est de savoir réparer un pneu crevé. Il vous faudra pour cela un nécessaire à rustine. Il est également utile de savoir régler le câble des vitesse. Et puis, il est essentiel d’huiler de temps en temps les parties en mouvement, pour limiter l’usure. Demandez conseil à un ami bricoleur, ou trouvez vous un bon bouquin sur le sujet. Ensuite, vous pourrez vous contenter de faire réviser votre vélo une fois par an chez un bon vélociste, et vous serez tranquille.

    Ah ! J’oubliais ! Une petite chose toute simple, que tout le monde peut faire, et qui change la vie : gonflez bien vos pneus ! C’est dingue comme il faut faire plus d’efforts pour avancer quand on a des pneus sous-gonflés. En plus, les pneus s’usent plus vite, et crèvent plus facilement. Pour un bon confort, rien ne vaut un bon gonflage.

  • Hum ! Et quand il pleut ? : Et oui, le vélo, c’est aussi un retour à la nature et aux éléments. À bicyclette, on n’a que le ciel au dessus de sa tête. Il existe de trés bons vêtements spéciaux qui protègent parfaitement de la pluie, pour arriver bien sec à un rendez-vous d’affaire.

    En cas de froid, couvrez vous bien, mais n’en faites pas trop : on se réchauffe vite quand on pédale.

Paré à rouler ? Bienvenue sur la route !

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Creative Commons License Crédit photo : wvs

Vous voilà paré ? Et bien, c’est parti ! Sur la route, l’objectif principal, c’est la sécurité. Un cycliste est plus fragile qu’une voiture, donc, prudence. Je vous laisse consulter ces quelques conseils sur la sécurité en vélo. Si vous les suivez, vous diminuerez grandement les risques, et gagnerez en confort.

Le plus grand danger qui vous guette (c’est prouvé par les stats), c’est de vous manger une portière qui s’ouvre alors que vous longez une file de voiture à l’arrêt. Pour cette raison, il est bon de toujours laisser un bon mètre entre vous et les voitures garées. D’ailleurs, en règle générale, il vaut mieux ne jamais trop serrer votre droite : ça dissuadera les automobilistes de vous doubler s’ils n’ont pas la place de le faire.

Je ne vous mentirai pas : la vie n’est pas rose tous les jours pour les cyclistes. Entre les automobilistes qui vous klaxonnent, les pistes cyclables souvent de mauvaise qualité (quand elles existent), et les élus qui vous rient au nez quand vous réclamez des infrastructures, il y a des moments de blues ou on regrette le temps de l’ignorance. Vous l’aurez compris, les pires ennemis du cycliste sont l’intolérance, l’incivilité, et les cons qui roulent en 4×42.

La plupart des automobilistes considèrent que les vélos sont des jouets qui n’ont rien à faire sur la route. Par conséquent, ils ont une fâcheuse tendance à « oublier » de vous accorder vos priorités et à vous klaxonner parce que vous n’avancez pas assez vite (et peu importe si il y a un feu 10m plus loin). Le plus énervant reste l’abruti qui prend la piste cyclable pour une place de parking, même si c’est « juste pour 2 minutes ».

Face à ça, la bonne attitude à mon avis, c’est de la jouer zen et détendu, et de ne pas répondre. Ma sécurité passe avant ma priorité. Je ne vais pas assez vite ? Peut-être, mais tant pis, chacun son rythme. J’évite de m’énerver à chaque incivilité dont je suis la victime, sinon, je deviens vite un gros paquet de nerfs, et ça ne vaut pas coup. Donc, la plupart des cas, je souris et je laisse filer, en méditant cette douce maxime de Lao-Tseu :

Si quelqu’un t’a offensé, ne cherche pas à te venger. Assieds-toi au bord de la rivière et bientôt tu verras passer son cadavre.

Quand j’ai l’occasion de croiser le conducteur de la voiture garée sur une piste, il m’arrive de m’arrêter pour discuter et lui expliquer mon point de vue. Souvent, ce sont simplement des gens qui n’ont pas conscience de la gêne occasionnée.

Dites vous que vous ferez la plupart du temps les mêmes trajets. Par conséquent, vous pourrez adapter votre itinéraire pour emprunter le chemin le plus sécurisé.

Un point important : rouler à vélo ne vous dispense aucunement de respecter le code de la route, comme semblent le penser de nombreux cyclistes. Bien entendu, pour des questions de sécurité, il est de temps en temps nécessaire de passer outre des règles qui ont été édictées pour des automobilistes, et qui sont parfois absurdes pour des vélos, mais ce n’est pas une raison pour ne pas tenir compte des feux, des stops, etc.

Enfin, une recommendation : soyez civils ! Ce n’est pas parce que les plus gros (les voitures) vous manquent parfois de respect, que vous devez reproduire ce comportement sur les plus petits (les piétons). Et que vous soyez dans une voiture ou sur un vélo, vous devez laisser la priorité aux piétons sur les passages cloutés (et avec le sourire, s’il vous plaît).

Ce n’est qu’en respectant ces règles de bonnes conduites et en adoptant le bon état d’esprit que la pratique du vélo restera un plaisir sans gêner les autres et sans vous mettre en danger.

Se protéger contre le vol

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Creative Commons License Crédit photo : ibcbulk

Le vol de vélo est un fléau, qui décourage bien des cyclistes débutants, et dégoûte même les confirmés. Retrouverai-je mon fidèle cycle là où je l’ai attaché ? J’ai rencontré pas mal de gens qui ont peur de se mettre au vélo à cause de ça. D’ailleurs, on m’a moi même déjà délesté de mon engin, et je sais à quel point c’est désagréable. Le respect de quelques règles élémentaires vous permettra de diminuer voire d’annuler les risques.

Règle n°1 : ne faites pas le radin sur l’antivol. Les câbles sont les meilleurs amis des voleurs. Ils resistent environ 3 secondes à une bonne pince. En fait, les seuls antivols vraiment valables sont les « U » rigides. Ne comptez pas vous en sortir à moins de 50€, et comptez 80-90€ pour un antivol haut de gamme. Pensez que cet achat sera largement rentabilisé à la première tentative de vol. De plus, ils sera vendu avec une attache qui vous permettra de l’accrocher au cadre. Ça vous évitera de le porter dans un sac, et surtout de l’oublier !

Quand vous attachez votre vélo, attachez le cadre ET une roue, et pas seulement la roue. Et choisissez un support solide, cela va de soit (mais pas pour tout le monde, semble-t-il). Attachez votre vélo dans des endroits le plus passants possibles, évitez les lieux déserts. Ne laissez pas un vélo toute la nuit dans un endroit peu sûr. Et ne laissez jamais votre vélo sans l’attacher, même 30 secondes pour acheter le pain. L’occasion fait le larron, et la plupart des vols ont lieu dans de tels cas. Pensez également à attacher votre vélo, même chez vous. De nombreux vols ont lieu à domicile.

La plupart des vélos utilisent encore souvent des attaches rapides, facilement démontables à la main, pour fixer les roues et la selle. Préférez un bon gros boulon, qui découragera les voleurs de selles à la petite semaine.

Enfin, il est possible de faire graver votre vélo. Ainsi, même en cas de vol, vous aurez plus de chance de le retrouver.

Si vous suivez ces quelques conseils, les risques de vols seront quasiment nuls, et vous pourrez garrer votre machine en toute tranquilité.

Rejoindre une association

L’automobilisme est une activité tout ce qu’il y a de plus individaliste. Je suis tout seul dans ma grosse voiture, et je t’emmerde. En revanche, le vélo est plus convivial. Peut-être parce que les cyclistes forment encore une minorité, et qu’il est plus facile de relationner quand on est pas enfermé dans une carapace de métal.

Quoiqu’il en soit, il existe de nombreuses associations de cyclistes regroupés pour partager, échanger, et aussi pour promouvoir leur cause. Pourquoi ne pas les rejoindre ? En France, par exemple, existe la Fédération des Usagers de la Bicyclette.

Parce qu’à plusieurs c’est quand même plus marrant.

Bien, j’espère que ce petit guide sera un bon point de départ pour les débutants qui veulent se mettre au vélo. Malgré quelques inconvéniants, vites effacés si l’on sait s’y prendre, la pratique du vélo reste un plaisir, et les avantages sont tellement nombreux qu’on aurait tort de s’en priver. Alors, à bientôt sur les pistes :)

  1. Source : automobile club []
  2. pardon, je n’ai pas pu me retenir []

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